Bienvenue à la découverte de quelques unes de mes œuvres.
Mon travail se conjugue entre la réalisation de sculptures, de bas reliefs et de peinture.
Je mixte avec ardeur ces différentes techniques pour rendre une œuvre profondément métissée
Tout ça à commence très tôt... Lire la suite
Les thèmes de mes travaux depuis quatre ans s’orientent régulièrement vers le détournement du réel. Je choisis en prédilection comme amorce à la création les paysages naturels ou urbanisés. J’essaye de conserver intacte cette émotion primaire instinctive, enfantine éprouvée devant une situation, un paysage , un évènement. C’est en promenade, en voiture, en randonnée, n’importe où et n’importe quand, dans la rue à faire des courses, que l’idée survient.
Je sais que ce jour là, face à ce mur richement tagué, ou devant les linaigrettes du lac blanc, je réaliserai dans six mois , un an une série sur cet instant.
Je mitraille pour capter les espaces nimbés de lumière et les motifs graphiques qui m’attirent particulièrement.
Les tags dans le vieil Orléans, les caterpillars en repos au coucher de soleil sur les dunes de Lacanau, la neige recouvrant mon jardin, la forêt Notre Dame, tous les lacs, me séduisent, l’eau aimante le regard.
Je suis amoureuse des arbres en toutes saisons. Chaque semaine, je rends une visite au Grand Chêne de la Forêt Notre Dame.
La glace et la neige me fascinent et m’électrisent. Déjà enfant j’étais raide dingue des journées neigeuses. Je rentrais trempée, après avoir cavalée, jusqu’à la nuit tombée dans ce paysage devenu magique.
Au lycée j’ai découvert les tableaux de Brueghel et de Monet cette manière subtile de traiter la neige. J’étais scotchée, j’allais au musée d’Orsay uniquement pour admirer la lumière sur la Barrière de Monet.
Après plusieurs semaines d’oubli, ou la vie reprend son cours de contraintes habituelles, il me faut une nécessité créatrice impérieuse pour motiver ma collecte dans ma bibliothèque de photos. Ce stock est un trésor. Cette deuxième étape sera primordiale pour commencer les séries .
En confrontant les images les unes aux autres, je travaille sur mon ordinateur.
Je trie, juxtapose ce mélange des improbables. L’incrustation d’éléments architecturaux ou graphiques, est incontournable avec des collages, sans elle il ni y a pas de logique à ma démarche. L’emploi de la texture et des reliefs bouleversent ensuite l’harmonie de ce romantisme initial.
J’utilise la pâte de cellulose comme l’argile en créant une texture et des reliefs. Je m’ approprie un peu de l’âme des rochers, du parfum des graminées pliées sous le vent, de l’immaculée blancheur de la neige.
Je peins ensuite pour vivifier l’ensemble et le rendre cohérent en essayant d’oublier tous ces chef-d’oeuvres souvent castrants, tellement beaux et puissants.
Cette tâche est acrobatique, après avoir tant admiré le Retour des Chasseurs , les toits de Paris , et gardé en mémoire ma fameuse barrière, la Fiancé Juive, la Dentellière de Vermeer, ou l’hommage à Manet de Joeanne Mitchell et les dernières oeuvres de Basquiat.
Je rehausse, les lignes, les tonalités, bouleverse la composition par les traces du pinceau, les amas de couleurs. L’ensemble entre en dichotomie afin de matérialiser l’idée recherchée.
La mayonnaise doit prendre après de multiples essais. Dans cette étape je travaille comme une cuisinière. Ce qui détermine l’ensemble c’est le délicat dosage entre la volonté de créer une oeuvre et le recul qu’il faut maintenir pour innover en ne la transformant pas en une bête illustration niaise et décorative. Il arrive que je détruise tout en labourant quelque fois frénétiquement. J’ai perdu le rythme. Je suis à contre temps. J’ai gommé le geste initial, le tableau est sans vie, vide et trop bavard sans émotion, illustratif, ennuyeux, ...... raté.
Je ne vernis qu’après plusieurs semaines. Je dois oublier pour laver mon regard .
Si Je découvre un intérêt en examinant ces séries au moment de les vernir je les garderai ils seront à nouveaux photographiés. Je vis et travaille en boucle, rythmée par les saisons et les tâches et petites servitudes coutumières.
Je photographie pour commencer et finaliser mon travail .
La photographie est le vecteur qui matérialise l’idée survenue à cet instant jusqu’à la conclusion de mon travail actuel .
Elle sera à la génèse d’une nouvelle période et terminera le cycle, juste avant le stockage des oeuvres dans l’atelier.
Mes parcours entre l’Océan et la forêt Notre Dame avec une escale à Orléans pour admirer les vieux murs polychromés de tags poétiques. Retour sur les nationales dans la banlieue, le regard attiré par les publicités colorées, les images s’incrustent et se superposent dans mon souvenir. Réalisation en Janvier 2017
La série d’œuvres suivante " La forêt Notre-Dame et évocation à Yu Kongijian" m'a été inspirée lors de balades dans la Forêt Notre-Dame au printemps dernier. J'ai inséré une photographie d'une œuvre de Yu Kongijian réalisée lors du festival des jardins de Chaumont sur Loire. Ce jardin m'habitais comme une mélodie. Il m'a semblé nécessaire de brouiller le souvenir d'une image intégrale de la forêt par l'incrustation de cette tache rouge blessant l'harmonie de la végétation.